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Situé dans les propriétés Menier qui couvraient 1500 hectares autours de Noisiel, celui-ci ne comportait pas de courbes inférieures à 180 m de rayon. |
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Le
Rail dans l'entreprise Menier date de 1881 pour se terminer en 1959.
En 1879, Émile Menier demanda à la Compagnie de l'Est un raccordement entre son entreprise et le réseau. Après une enquête menée dans les communes de Lognes, Emerainville, Torcy et Noisiel, l'autorisation fut accordée quelques temps après la mort du demandeur en 1881. Le point de départ du dispositif fut la gare d'Emerainville-Pontault-Combault qui, dans un premier temps, ne desservait qu'un entrepôt distant de 6 kms. Ensuite, le prolongement se fit jusqu'à Noisiel avec une bifurcation vers la Ferme du Buisson. Au total, il y avait 10 kms, dont 7 en lignes, 1.6 km à l'intérieur de l'usine et quelques centaines de mètres reliant la Ferme modèle du Buisson. La commission départementale approuvera en ces termes : |
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Séance
du 24 aout 1881: "Messieurs, La Commission départementale,
déléguée à cet effet par le Conseil général le 26 avril dernier, a
autorisé MM. Menier fils, qui établissent un chemin de fer industriel
entre Noisiel et Emérainville, à traverser les routes départementales
N°17, 17 bis et le chemin de grande communication N° 51. Par suite
de cette autorisation, MM. Menier ont pensé qu'il serait avantageux
pour eux et sans aucun inconvénient pour le département de faire passer
leur chemin de fer sous la route N°17 bis, au lieudit l'Arche-Guédon,
et d'établir un pont biais sur ladite route. Ce travail serait exécuté
aux frais de MM. Menier. M. le Préfet constate qu'il présenterait
des avantages pour le département. Un projet a été dressé dans ce
sens et il vous est soumis, avec l'avis favorable de MM. les ingénieurs
des ponts et chaussées. Votre Commission de la voirie vous propose
d'approuver la construction de ce pont aux frais de MM. Menier et
conformément au projet présenté."
Les conclusions de ce rapport sont adoptées. |
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Cinq
passages à niveaux protégeaient l'ensemble du réseau.
Les garde-barrières vivaient dans des maisons construites par
l'architecte de la chocolaterie : Louis Logre. Un magnifique "M"
délicatement positionné entre deux fenêtres ne
laissait que peu de doute sur l'identité du propriétaire
des lieux.
La vitesse était réglementée de jour comme de nuit, 20 km/h au lever du soleil et 10km/h à son coucher. En 1883, circulait sur les rails une locomotive de type 030T de 32 tonnes fabriquée aux usines Graffenstaden de Belfort. En 1884, une seconde motrice de la même entreprise rejoindra l'usine. Autre investissement en 1909, une machine de même type sortie des usines La Meuse à Liège. En 1931, une Micheline type 2 viendra compléter le tableau. A la grande époque, plus de 40 wagons de couleur jaune servaient aux expéditions. La ligne expédiait ses produits finis et recevait des quantités importantes de matières premières : cacao, sucre, bois, charbon, étain. Le trafic de plus en plus dense obligea la direction de l'usine à construire un réseau de wagonnets poussés à la main pouvant décharger les péniches en provenance du Havre. |
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Si
la raison première de l'édification d'une ligne de chemin
de fer était son utilité pour le bon fonctionnement
de l'industrie chocolatière, la seconde plus agréable
et plus commerciale était la visite guidée des lieux
de fabrication. |
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Si
la fréquentation de la ligne était importante, elle
n'en était pas moins soumise à l'autorisation du maître
des lieux. Celle-ci ne fut pas nécessaire pour la visite du
Président de la République en 1889 au cours de l'Exposition
Universelle.
Moment privilégié où le génie humain montre ses capacités, l'agriculture en mutation profite de la circonstance pour organiser un grand concours international et les Menier, propriétaires d'une ferme modèle, ne peuvent que proposer leur Ferme du Buisson agrémentée d'un voyage en train. |
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Par
un bel après midi, le train présidentiel quitte Paris
depuis la gare de l'Est. A son bord, se trouvent les ministres de
l'Agriculture et du Commerce ainsi que d'autres personnalités
locales. Après avoir sillonné la campagne Seine et Marnaise
décrite dans la brochure de l'usine, ce furent la visite de
l'usine, de la cité ouvrière, la remise de médailles,
le défilé, le concours de machines agricoles et pour
finir la visite de la ferme modèle suivi d'un banquet.
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Le réseau ferré Menier à l'image de l'entreprise ne parvint pas à se maintenir au-delà de 1959. Durant la dernière guerre, une seule locomotive circulait sur le réseau privé et les wagons jaunes ne pouvaient plus utiliser le réseau SNCF. En 1951, la dernière machine tomba en panne, les Menier demandèrent à la SNCF de desservir l'embranchement privé, mais le mauvais état des voies obligea la SNCF à répondre négativement. En 1966, le contrat fut résilié mais le démantèlement des rails ne se fit pas dans la précipitation, la ville nouvelle de Marne la Vallée prenait vie et la possibilité de réutiliser la ligne Menier était envisagée. Le coup de grâce viendra avec la construction du RER qui anéantira la dernière chance de réhabilitation de la ligne Menier.
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En
1894, Hippolyte Marinoni, patron de presse, commandera aux ateliers
de la Compagnie des Wagons-lits à Saint Denis, une voiture
salon. Construite en bois de teck, elle comportait trois pièces
; une chambre et deux salons, dont l'un meublé de fauteuils-lits
en satin pour loger les invités. A sa mort en 1904, la voiture
salon sera rachetée par Gaston Menier, elle finira sa vie à
l'usine de Noisiel où elle sera détruite vers 1946.
[Marinoni - Le Fondateur De La Presse Moderne - Eric Le Ray - L'harmattan
éditeur]
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Lettre N° 2553 du 26 Mai 1930 concernant l'utilisation de l'embranchement "Menier" en gare d'Emerainville par les Chemins de fer de l'Est Monsieur, J'ai
l'honneur de vous confirmer l'entente verbale intervenue avec Mr.
Paulme, directeur de l'usine de Noisiel, au sujet de l'utilisation
par la compagnie de l'Est de votre embranchement particulier en gare
d'Emerainville-Pontault. La Compagnie des Chemins de fer de l'Est
COTÉ EMBRANCHEMENT MENIER
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HOMONYMIE
Méfions nous des contrefaçons, mais également des homonymes. Dans un secteur d’activé qui intéressent les Menier de Noisiel, grand consommateurs de bois utile à la fabrication des caisses de transport ou bien des charpentes nécessaires à l’édification de la cité ouvrière,l'amalgame est tentant.
Émile- Auguste Ménier de Nangis n’est d’aucune manière apparenté à la Famille Ménier de Noisiel. Né le 22 avril 1871 à Nangis, il épouse le 28 juin 1899 à Paris, Berthe née à Roubaix en 1877 dont il aura 3 enfants ; Henry, Andrée et Jean. Émile Ménier est donc un homographe, propriétaire de la scierie d’où sortent charpentes et bois au détail. En 1925, 80 personnes travaillent sur les lieux. Émile Ménier habitait au 37ter rue de la Gare à Nangis, il décédera le 09 juillet 1948 à Paris.
RACCORDEMENT MENIER A NANGIS. GARE D'EAU DE BRAY
Le 16 mai 1906, mon prédécesseur a adressé à M. le Directeur de la Société-générale des Chemins de fer économiques la demande de raccordement au tramway de Bray à Sablonnières, adressée au département par M. Menier, propriétaire de la scierie de Nangis, donne lieu aux observations, suivantes : Aux termes de l'article 48 du décret du 6 août 1887, le concessionnaire est tenu de s'entendre avec tout propriétaire d'usine pour l'établissement d'embranchements industriels.
Il appartient donc à la Société générale des Chemins de fer économiques d'entamer les pourparlers avec M. Menier, l'administration statuera ensuite. Si, d'autre part, la Société estime que la construction de l'embranchement est liée à la création préalable d'une gare d'eau à Bray, il lui appartient également de présenter un projet de cette gare, avec estimation des dépenses en travaux et en matériel supplémentaire, après s'être entendue avec la ville de Bray-sur-Seine pour l'occupation des terrains nécessaires.

Scierie
Emile-Auguste Ménier à Nangis
Bois
de wagons, longues pièces pour travaux maritimes, traverses, chevrons,
frises, planches à cercueil, lambourdes, bois blanc et sapin. Cintres assemblés
et boulonnés pour travaux souterrains, planches de blindage, bois de charronnage.
Dans une lettre du 25 mai, la Société exploitante rappelle que M. Menier subordonne son raccordement au tramway à Nangis à la création d'une gare d'eau à Bray, et fait ressortir de nouveau les avantages pour le département, de l'établissement de cette gare où transiterait un très important tonnage de marchandises en provenance ou à destination, non seulement de la scierie Menier, mais de nombreux autres commerçants ou industriels (11.000 tonnes au minimum).
M. le Directeur des Chemins de fer Economiques conclut en résumé qu'il s'agit d'une question d'intérêt départemental qui doit être étudiée par le service département à ce point de vue. De son côté, M. l'Ingénieur en chef expose qu'il faudrait un décret précédé de l'accomplissement de toutes les formalités réglementaires, pour établir la gare d'eau, non prévue au projet déclaré d'utilité publique, il persiste à penser que cette création n'aurait aucun succès et occasionnerait une dépense absolument inutile. Il vous appartient de décider s'il y a lieu de poursuivre l'instruction de l'affaire.
