RENTILLY
L'histoire du château de Rentilly est largement détaillée sur le site de Marne et Gondoire défenseur des lieux et propriétaire depuis 2004. Je ne peux que vous encourager à visiter leur site internet et plus particulièrement " l'histoire du domaine de Rentilly ". Saga Menier apportera sa contribution iconographique et historique au rythme de ses recherches et de ses acquisitions. Gaston étant le premier des Menier à occuper les lieux, Il aura la lourde tâche d'insufflé la modernité, de faire basculer l'édifice dans le XXe siècle.
En Mai, le 6 de 1890 le château de Rentilly, possédant plusieurs grands salons, 22 appartements de maître, un jardin d'hiver, de vastes communs, un vaste parc dessiné par Le Nôtre, des arbres séculaires, une pièce d'eau, l'ensemble sur 47 hectares clos est mis en vente aux enchères, la mise à prix est de 700.000 Fr., le mobilier est également disponible pour la somme de 100.000 fr.
Le Monde illlustré 1890
Malheureusement celui-ci ne trouvera pas acquéreur. Le château de Rentilly sera de nouveau mis en vente le 12 mai 1891 par Me TOLLU au prix de 500.000 Fr. Le mobilier sera également disponible pour un prix avantageux (Source: Le Gaulois du 21 avril 1891). A l'issue de cette seconde offre Gaston Menier en deviendra propriétaire suivant un arrangement à l'amiable avant séance avec Édouard ANDRÉ. Cet arrangement aura pour effet de créer quelques remous au sein de la chambre des notaires s'estimant l'aisée dans l'affaire.
"A monsieur LAFILLE notaire à Torcy le 20 janvier 1892, j'ai pris connaissance de la lettre que vous m'avez communiquée de Me. TOLLU notaire à Paris, mais j'ai le regret de ne pouvoir en tenir compte en aucune façon. Il se trouve que j'ai fait l'acquisition du domaine tout entier de Mr ANDRE au moment où une de ses parties allait être mise en vente à la chambre des notaires. Mais Me. TOLLU moins que tout autre, ne peut pas s'imaginer que c'est cette mise en vente qui m'a fait connaître ce domaine qui touche à celui que nous possédons à Noisiel et au sujet duquel vous m'avez, à maintes reprises, parlé directement de la part de Mr ANDRE lui-même. Je possède encore, du reste, une lettre de vous du 6 juin 1890, dans laquelle vous me fournissez tous les renseignements relatifs à cette acquisition. Quant à la visite que j'ai faite avec vous chez M. TOLLU, le 12 mai, au matin, je vous rappellerai que c'est une pure visite de convenance, attendu que je n'avais aucune raison de me rendre chez Me. TOLLU ayant en main la dépêche de Mr ANDRE, par laquelle "il accepte mon offre totale" et me dit " je préviens Me. TOLLU d'arrêter la vente". Lors de cette visite dont vous parle M. TOLLU, j'ai même immédiatement, à l'observation qu'il me faisait concernant ses honoraires, trouvé que cette observation était tout à fait déplacée et je suis parti de chez lui en lui disant : "que je ne voulais pas discuter". C'est donc à Me. TOLLU à s'arranger avec Mr ANDRE, s'il a quelque chose de supplémentaire à réclamer, mais quant à moi, je n'ai pas l'intention de changer d'avis à cet égard, ainsi que je vous l'ai du reste expliqué."(Pages 210,216)
Le 19 mai 1891 un premier versement au titre de la vente est effectué par Gaston Menier:"A Monsieur Édouard ANDRÉ, je m'empresse de vous dire que suivant votre avis télégraphique, d'hier, j'ai fait verser ce matin sur votre compte la somme de 500.000 Fr. J'ai l'honneur de vous envoyer sous pli le reçu par duplicata de ce versement". (Page 47)
Le 12 novembre 1892 un second versement à lieu "A Monsieur Édouard ANDRÉ, ainsi que j'en ai manifesté le désir ce matin à Mr CADORET votre secrétaire, j'ai l'intention de vous faire, le 15 décembre prochain, un versement de 200.000 Fr. à valoir sur le prix de la propriété de Rentilly et de la ferme de Saint-Germain. J'ai l'honneur de vous en aviser suivant nos conventions et je m'empresse de vous dire que je me mets à votre entière disposition pour effectuer ce versement comme vous le désirez." (page 420)
le château incendié en
août 1944 par les allemands
Les éléments de cette page sont extraits d'un ouvrage réunissant la correspondance de Gaston Ménier pendant la période allant du 21 mars 1891 au 18 février 1893. Cette production épistolaire est essentiellement centrée sur la rénovation du château de Rentilly et les activités inhérentes à l'intendance du domaine.
Gaston Menier entreprend et dirige les opérations, propose des modifications techniques des matériels installés, calcule au plus juste les interventions des prestataires, il se préoccupe de renouveler son abonnement auprès des Chemins de Fer de l'Est en précisant qu'une extension jusqu'à Lagny serait souhaitable, il s'attache également à raccorder Rentilly à l'usine de Noisiel par la pose d'une nouvelle ligne téléphonique:
"A Monsieur le directeur,le 14 Mai 1891, je viens de renouveler le 1 avril dernier mon abonnement d'un an entre Paris et Emerainville. Devant aller fréquemment de Paris à Lagny, je désirerais que vous puissiez me faire ajouter le parcours vers cette direction et par conséquent que mon nouvel abonnement me donne le trajet de Paris à Emerainville ou Lagny. Mon abonnement porte le n° 247E."
"A monsieur DARCQ ingénieur des Télégraphes, rue de Grenelle, je m'empresse de vous retourner sous ce pli ma soumission signée pour l'établissement de la ligne téléphonique devant relier le château de Rentilly à l'usine de Noisiel et je vous remercie à l'avance de la célérité que vous m'avez promis d'employer pour la construction de cette petite ligne".
Après son acquisition, les courtiers en assurances n'ont pas tardé à proposer leurs services, mais Gaston Menier reste fidèle à son assureur déjà en place pour ses autres propriétés :
" A Monsieur FOSSEY le 15/05/1891, en réponse à votre lettre je m'empresse de vous dire que l'assurance de l'acquisition que je viens de faire sera faite comme celle de toutes mes propriétés par notre ami Mr. de JACQUEMIN, qui est déjà, en reste, saisi de l'affaire."
Dans les premiers mois, il semble que la décoration sied au maître des lieux. "A Monsieur LACOUR le 19 juin 1891, en réponse à votre lettre par laquelle vous me faites vos offres de services comme artiste peintre décorateur, je m'empresse de vous dire que je ne vois en ce moment aucuns travaux dont je puisse vous charger, je prends néanmoins note de vos offres pour les utiliser le cas échéants".
LA PISCINE (Voir la vidéo)
La réalisation d'une piscine est à l'ordre du jour. "A monsieur HOTTOT architecte à Lagny le 4 juillet 1891, je suis passé au dépôt de Longwy et chez LORDEREAU pour voir des carreaux. Je voudrais que vous puissiez m'envoyer le plus tôt possible à Paris, rue de Châteaudun, une croquis coté des 4 faces de la salle de la piscine, afin que je puisse me rendre compte des proportions des panneaux pour choisir des carreaux."
"A monsieur BOULENGER, 18 rue de Paradis le 1 août 1891, en réponse à votre lettre, je viens vous dire que les enduits sont faits et permettent de commencer sur tous les points à la fois le travail de revêtement. L'ouvrier que vous avez vu hier semble trouver beaucoup plus simple que le travail marche tout doucement. Ainsi pour la piscine, le travail aurait pu être mieux fait à 2 personnes et il a mis huit jours pour le faire tout seul. Mais je ne veux pas qu'il soit de même pour les murs, puisque les carreaux sont prêts. Veuillez les faire poser de suite et envoyer plus de monde que pas assez, afin de rattraper le retard que vous avez mis dans la livraison des carreaux."
"A monsieur HOTTOT architecte à Lagny le 20 novembre 1891,je vous envoie la lettre que je reçois de Mr BOULENGER-BELLONI qui me demande un acompte de 2000 francs. Je vous pris de vouloir bien examiner son mémoire, afin d'autoriser ce versement d'acompte.
PS: on peut commencer à construire la coupole de la piscine et aussi à mettre les lambourdes pour le parquet de l'étage des cabines. J'ai prié l'autre jour Mr LOGRE de vous parler au sujet du creusement devant les cuisines du chateau. J'aurais voulu avant de faire ce travail avoir un devis de son importance."
"A monsieur HOTTOT architecte à Lagny le 30 décembre 1891, en réponse à votre lettre, je viens vous donner avis que j'accepte la proposition que me faite au sujet du règlement du mémoire de Mr BOULENGER charpentier à Lagny soit 1716 francs et un autre mémoire à 379 francs. J'attends la première occasion pour vous donner rendez-vous, afin de terminer l'examen du comble de la piscine. J'ai su que le gabarit était en place".
"A monsieur HOTTOT architecte à Lagny le 20 février 1892, à la suite du terrible malheur* qui vient de me frapper je n'ai bien entendu aucunement songé aux travaux que nous venions de décider pour Rentilly; mais je vous serais obligé maintenant de vouloir bien me dire ce que vous avez fait à cet égard: ainsi, en ce qui concerne la façade des bâtiments de la cour, le water-closet du rez-de-chaussée et la terminaison de la piscine." (*NDLR: Décès de Julie Rodier, femme de Gaston Menier, le 5 février)
La piscine, musée d'Orsay,
Paris
"A Monsieur MULLER Ivry-Port le 8 avril 1892, je vous accuse réception de votre lettre du 7 avril nous réclamant le paiement de 2 factures dont une de 2455 francs pour fourniture d'émaux à mon château de Rentilly. Je vous ferai remarquer que cette facture est entre les mains de M. HOTTOT, architecte à Lagny. Je vous aviserai lorsqu'il me l'aura renvoyée après l'avoir vérifiée. Cette facture remonte, en effet, à quelques temps, mais je dois vous dire que vos livraisons elles-mêmes ont été si tardives et si lentes que vous ne sauriez m'excuser d'être moi-même en retard pour vous régler."
"A monsieur HOTTOT architecte à Lagny le 8 avril 1892, je vous envoie une lettre que je reçois de Mr MULLER, dans laquelle il me réclame le paiement d'une facture de 2455 francs, pour des objets qu'il m'a livrés, je n'en ai pas trace ici et je vous serai obligé de me l'envoyer après en avoir contrôlé l'exactitude."
"A Monsieur MULLER Ivry-Port le 23 décembre 1892, en réponse à votre lettre, j'ai en effet en ma possession votre mémoire réglé par M.HOTTOT. Mais cependant j'ai remarqué que vous n'avez fait sur ce mémoire aucun escompte. Veuillez donc m'indiquer ce que vous pouvez faire afin que je règle ce compte avant la fin de l'année."
"A Monsieur MULLER Ivry-Port le 27 décembre 1892, je suis surpris que par votre lettre du 23 décembre vous me répondez qu'il vous est absolument impossible de me faire aucun escompte sur les fournitures que vous m'avez faites à Rentilly. Vous me dites que les prix que vous m'avez faits sont particulièrement réduits, or vous avez compté les prix de votre tarif, c'est à dire les conditions que vous feriez à n'importe quel particulier qui viendrait acheter vos produits, tandis qu'il s'agit dans le cas actuel d'un client important de votre maison et auquel vous avez toujours fait des remises. Je ne vois donc pas pourquoi cette fois vous n'agiriez pas de la même façon.
Quant à la question que les factures remontent au 6 décembre 1891, je dois vous faire remarquer que la personne qui a le plus souffert du retard c'est moi qui ai été privé pendant toute une saison des constructions que je faisais par suite du retard considérable de vos livraisons. Je compte donc que vous voudrez bien revoir de nouveau cette question et me faire bénéficier d'un escompte de constructeur et de client d'au moins 10% sur les factures dont je tiens dans ces conditions le règlement à votre disposition."
L'ÉCLAIRAGE ÉLECTRIQUE
"A monsieur le directeur de la maison BREGUET le 3 juin 1891, Comme suite à notre conversation téléphonique, j'ai l'honneur de vous confirmer en détail la spécification et les prix du matériel que vous devez me livrer. Une dynamo système Desrosiers de votre type T650.260 enroulée en compound pour donner 380 ampères et 110 volts, à une vitesse d'environ 400 tours. Le prix de cette dynamo avec la poulie de commande sera de 7.500 Fr.Vous me fournirez en plus une garniture de chariot tendeur pour le recevoir, au prix de 150 Fr.
Un ensemble comprenant un moteur à vapeur, type pilon, à un cylindre, avec détente Meyer, marchant à la vitesse de 850 tours par minute, à échappement libre et pouvant donner une force sur l'arbre de 25 chevaux ; un moteur étant muni d'un régulateur placé dans le volant et d'un graissage automatique de tous les organes accouplé par le système élastique Raffard et actionnant une dynamo Desrosiers, type M550.820, enroulée en aimant, donnant 350 tours 50 ampères avec 135 volts ou 120 à 140 ampères avec 104 volts et muni de son tachymètre. Cette machine étant destinée à charger 60 accumulateurs, c'est-à-dire pouvant produire une tension de 385 volts au moins.
Enfin cet ensemble devant suppléer comme machine de secours à la dynamo compound ci-dessus indiquée. Le prix de cette machine, y compris la semelle sur laquelle le moteur et la dynamo sont assemblés, sera de 10.000 Fr. Il est bien entendu que vous me garantissez de la façon la plus absolue le parfait fonctionnement de tout ce matériel que vous m'avez annoncé être particulièrement soigné, soit comme matériaux de construction, soit comme soins de montage, et que le compoundage de la grande machine Desrosiers sera spécialement étudié pour obtenir un réglage parfait, étant donné que la perte dans la canalisation, de la salle des machines du château atteindra sans le dépasser le total de 3 volts. Il est entendu que votre grosse dynamo me sera livrée le 1er Juillet prochain et que vous me mettrez immédiatement en livraison le groupe du moteur et de la dynamo".
"A monsieur LOGRE à Noisiel le 8 juin 1891, je vous envoie le plan de la fondation de la grosse dynamo et le plan de fondation du moteur à action directe commandant sa dynamo. Vous remarquez que dans ce dernier groupe la dynamo ne se trouve pas sur une semelle d'accouplement avec le moteur; mais cela n'a pas d'importance, car le moteur est accouplé à la dynamo par un accouplement système Raffard à caoutchouc.
J'ai téléphoné à la maison Gneste et Herscher. Il m'ont répondu que les tuyères venant à la cheminée étaient de forme carrée, depuis le départ du ventilateur jusque dans la cheminée. Le mieux sera de faire une ouverture dans la cheminée suivant les cotes indiquées et on fermera cette ouverture par une cloison mince dans laquelle on mettra d'abord le premier ventilateur à la demande de sa tuyauterie, puis ensuite le second.
Il m'ont demandé si je n'avais rien à leur indiquer comme modifications, afin qu'ils puissent marcher. Je leur ai répondu que non, que tout me paraissait bien et que nous nous installions de notre côté d'après les plans qu'ils nous avaient envoyés."
"A monsieur CADIOT, 44 rue Taibout le 5 novembre 1891, j'ai l'honneur de vous accusez réception de votre lettre du 31 octobre, et je n'ai pu plus tôt vous envoyez les lampes, c'est que j'ai été fort occupé et dérangé. Ainsi que je vous l'ai dit lorsque j'ai eu le plaisir de vous voir, j'ai constaté que les lampes cylindriques avaient une durée tout à fait éphémères et cela des les premiers jours de leur mise en service. Sur les 200 lampes que vous m'avez livrées, j'en ai employé 176 et il m'en reste 24 en réserve. Sur ces 176 lampes il y en a 44 qui se sont brisées, soit donc une proportion de 25% et un grand nombre de celles qui subsistent sont très noircies, ce qui semblerait impliquer un vide imparfait qui aurait été la cause de leur usure si rapide.
Je vous ferais remarquer que j'ai commencé à me servir de ces lampes le 10 septembre et comme je vous le disais, c'est dans les premiers jours de service que se sont mises hors d'état environ 25 lampes sur les 44. Les autres lampes détériorées se sont cassées successivement en s'échelonnant sur un court délai.
Il est bon de remarquer que mes machines dynamos sont bien réglées, ce qui en est la preuve c'est que j'ai près de 300 lampes ordinaires de la compagnie Edison-Swan et que sur ce chiffre je n'ai constaté qu'un déchet de 10 lampes, c'est à dire environ 3%. Je vous envoie aujourd'hui 20 lampes ou douilles et je ferai revenir demain les 20 autres lampes cassées restant à Rentilly, ce qui avec 4 que je vous ai remises déjà forme un total de 44."
"A Monsieur SCIANA, Maison BREGUET le 22 mars 1892, mon cher ami, j'ai eu l'occasion de retourner à Rentilly et de faire fonctionner à nouveau la machine de WEYHER et RICHEMOND, dont la marche n'était déjà pas très régulière l'année dernière, si tu t'en souviens. J'avais fait faire, à la fin de la saison, différentes modifications et j'espérais avoir trouvé la raison de ses anomalies. Les résultats, bien qu'un peu meilleurs, ne sont cependant pas encore très satisfaisants et, afin de voir exactement d'où cela provenait, j'ai installé sur la machine à vapeur un tachymètre. Il résulte des essais très sérieux faits de cette façon que, s'il y a des imperfections dues à la machine à vapeur, il y a des anomalies dues à la dynamo.
Je serais bien aise d'avoir une entrevue avec toi, pour te montrer ces résultats que je ne m'explique pas. A la même vitesse de machine, la dynamo donne pour un même débit, des différences de 8 à 10 volts. Il en résulte que si la machine à vapeur d'un côté a de petits écarts de régime, la dynamo en a également, ce qui fait qu'à certains moments l'éclairage est très imparfait."
"A monsieur le directeur de la maison BREGUET le 6 avril 1892, je viens d'avoir connaissance des résultats du second essai qui a été fait à Rentilly hier. Tout d'abord je suis surpris que pour cet essai, qui était la suite de celui de dimanche vous n'ayez pas envoyé le même ingénieur, attendu que ce n'est pas le moyen de pouvoir suivre méthodiquement la marche d'une machine. Il résulte de ces essais qu'il y a un vice de construction à votre machine compound.
J'avais cru dans les essais que j'avais faits l'année dernière, que la faute en était à la machine à vapeur et les observations que j'avais indiquées à ce moment devaient être prolongées jusqu'à l'arrangement de cette machine pour la rendre régulière d'allure. Or votre machine, soit-disant compound, c'est à dire capable de donner de 1 à 360 ampères sans changement dans le voltage, est absolument loin de satisfaire à ce programme. Les tours de la machine à vapeur restant les mêmes, à un cinquième de tour près, il y a une variation de 10 volts à votre dynamo et cela pour un régime de 60 à 80 ampères, qui est le régime pendant lequel les essais ont été faits. Votre ingénieur semble croire que cette diminution de voltage peut venir de l'échauffement de la machine, je me demande alors de combien de volts nous tomberions lorsque, au lieu de faire 80 ampères nous en ferions 350.
Comme je l'ai dit à Mr SCIANA, je suis très ennuyé de ce mauvais résultat et je tiens à y porter remède le plus tôt possible. On me dit que Mr SCIANA est en ce moment absent jusqu'à la fin du mois. Je viens vous prier de passer me voir afin d'aviser au remède à apporter à cette situation fâcheuse."
"A monsieur CANCE rue de Rocroy le 9 juillet 1892, je vous ai fait remettre il y a déjà environ 6 semaines les lampes renversées qui n'avaient pas bien marché l'année dernière à Rentilly. Je pense que vous les avez mises en l'état et quelles pourront bientôt fonctionner à nouveau. Je vous rappelle que vous deviez étudier un système de globes pour les abriter. Je vous serais donc obligé de me dire ce que vous pouvez faire à ce sujet, afin que je puisse utiliser ces lampes."
"A messieurs WEYHER et RICHEMOND Pantin le 9 août 1892, en réponse à votre lettre d'hier, par laquelle vous me dites que vous acceptez le règlement des factures concernant vos fournitures au château de Rentilly, pour la somme nette de 14469 francs. J'ai l'honneur de vous remettre ci-inclus un chèque de pareille somme, et je vous prie d'agréer...."
LA CAVE
"A Monsieur SECRESTA à Bordeaux le 15 juillet 1891, je profite d'un moment de répit pour répondre à votre aimable lettre dans laquelle vous avez l'obligeance de me donner les renseignements sur le pontet-Canet dont je vous ai parlé. Je regrette encore d'avoir été obligé de vous consacrer si peu de temps lundi dernier, mais il y a des moments où l'on est tellement bousculé qu'il est difficile de pouvoir faire comme l'on voudrait.
Je vous serais bien obligé si vous vouliez me faire adresser à Mr Gaston Menier, en gare d'Emerainville : 50 à 60 bouteilles de Pontet-Canet 1881 et quelques bouteilles d'échantillons des années 1887 à 1888, dont je prendrai après choix fait une barrique. Je vous remercie à l'avance du trouble que je vous donne à cette occasion."
L'ÉCOLE
"A Monsieur l'instituteur à Bussy-St-Martin le 25 juillet 1891, je vous envoie la somme de 20 fr. pour constituer 2 livrets de 10 fr. chacun, que je vous prie de décerner en mon nom votre prix d'excellence : l'un dans la classe des garçons, l'autre dans la classe des filles."
LES JARDINS
"A Monsieur OZONGE JARDINIER à Beuzeval le 16 septembre 1891, en réponse à la demande que vous m'avez faites pour entrer comme garçon jardinier au château de Rentilly, je viens vous dire que je suis disposé à vous prendre à ce titre et aux conditions habituelles des garçons jardinier, qui sont de cent francs par mois. Dans ce cas il faudrait venir à Paris, puis prendre à la gare de l'Est un train pour Lagny."
"A Monsieur RAGUILLET jardinier-chef au château de Sérigny le 8 mars 1892, en réponse à votre lettre j'ai l'honneur de vous dire que je n'ai pas connaissance que mon jardinier ait l'intention de me quitter et je ne puis pour le moment que prendre note de la proposition que vous me faites."
LE MOBILIER
"A Monsieur PIAT, fondeur, 85 rue Saint Maur le 10 octobre 1891, c'est aujourd'hui seulement que viennent d'arriver les chaises que je comptais recevoir il y plus d'un mois et que vous m'aviez promises pour cette époque. A toutes mes réclamations il m'était répondu chaque fois de votre maison que j'allais les recevoir incessamment mais toujours sans succès. Je crois devoir vous signaler ce fait qui dénote de la part de l'employé qui a reçu ma commande une négligence qu'il est impossible d'admettre. S'il en était ainsi pour des commandes ultérieures, je serais, à mon grand regret, obligé de m'adresser à d'autres fournisseurs."
LA CHASSE
"A Monsieur FLEURY père à Pomponne le 10 octobre 1891, votre lettre m'avait été adressée à l'usine et m'est arrivée en retard. Je m'empresse de vous répondre que je regrette de ne pouvoir vous donner satisfaction au sujet des chiens que vous me proposez, car nous en avons déjà et n'avons pas besoin d'autres pour la chasse."
LE CHAUFFAGE
"A Monsieur COMTE de la société Koerting 20 rue de la Chapelle le 28 janvier 1892, Monsieur Gaston MENIER vous prie de vouloir bien passer le voir demain matin 29 janvier, à 11h rue de Châteaudun, au sujet d'un projet de chauffage dont il a à l'entretenir."
"A Monsieur COMTE de la société Koerting le 28 février 1892, je vous serais obligé de m'envoyer le devis de l'étude du projet de chauffage pour Rentilly, que des circonstances malheureuses m'ont empêché de vous demander plus tôt."
"A Messieurs Koerting 20 rue de la Chapelle le 26 mars 1892, je suis très surpris que vous n'ayez pas encore commencé à vous occuper de la pose des appareils de Rentilly. Je vous prie de vous y mettre immédiatement, sans quoi je serai obligé d'aviser à autre chose; car une des raisons qui m'ont décidé à prendre votre système, était que la pose devait en être faite très rapidement. Veuillez me répondre par retour du courrier, à cet égard."
MACHINE A GLACE
"A Monsieur le directeur de la Ste de constructions mécaniques spéciales le 27 juin 1892, j'ai l'honneur d'attirer votre attention sur le mauvais état des rouleaux que vous m'avez livrés avec la machine à glace. Depuis le second jour de la mise en marche, j'en ai eu continuellement qui se sont dessoudés. La soudure en est mal faite et ne suffit pas sans doute à maintenir le fond, lorsque la glace se forme. De plus, j'aurai voulu voir quelqu'un de chez vous pour me donner des explications au sujet de différents petits détails qui se produisent lors de la marche de la machine, et en même temps afin de savoir si je pourrai sans inconvénient, porter de 90 à 110 ou 115 tours la marche de la pompe."
SERVICE NATIONAL
"A Monsieur le Docteur HIRTZ 81 rue St Lazare le 27 juillet 1892, j'ai été convoqué pour faire une période militaire au mois de septembre. Non seulement cet appel me gêne beaucoup, mais avec mon genou j'ai peur que même à ce moment là, les exercices me fatiguent, aussi j'ai demandé au colonel de m'exempter. Il me répond que je puis être parfaitement guéri pour cette époque et compte que je me rendrai à la convocation. Néanmoins, je désirerais lui faire une demande officielle et y joindre un certificat. Auriez vous l'obligeance de me le rédiger? En somme, voilà plus de 6 semaines que je suis condamné presque à l'inaction et si bien que j'aille, je ne crois pas être en état de supporter encore bientôt des exercices violents."
Source
: correspondance dactylographiée de Gaston Menier
avec les différents corps de métiers pour les années
1891 1892